Category Archives: Tour Alternatiba 2015

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Grande vague de mobilisations pour le climat les 26 et 27 septembre

Le Tour Alternatiba arrive à Paris

Parti le 5 juin de Bayonne, le Tour Alternatiba pour le climat arrivera à Paris le samedi 26 septembre. Après avoir traversé tout au long de la semaine Rambouillet, Magny-les-Hameaux, Malakoff, Antony, Ivry-sur-Seine, Vitry-sur-Seine, Alfortville, Fontenay-sous-Bois, Montreuil, Les Lilas, Aubervilliers, il sera à l’Ile-Saint-Denis pour une avant-dernière étape haute en couleur avec notamment la participation à partir de 17h30 de Susan George, écrivaine altermondialiste, Aminata Traoré, ancienne ministre de la culture au Mali, Mohamed Diaby, champion du monde de boxe française etc.

 

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La dernière étape partira de cette commune populaire et particulièrement engagée dans la transition sociale et écologique. Le chanteur Kaddour Hadadi du groupe HK et les Saltimbanks (“On lâche rien !”) participera à l’étape sur une des triplettes, en compagnie des cyclistes partis de Bayonne il y a presque 4 mois.

 

Une “Climate pride” à 15h00

 

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Après 5 630 km sur des vélos à 3 et 4 places,  symboles de la transition écologique et de la solidarité, les cyclistes d’Alternatiba invitent les Parisiens et Franciliens à les rejoindre -en vélo, en skate ou en rollers- à 15H00, place de la Fontaine aux lions à la Villette, Porte de Pantin. Diverses personnalités et animations y seront présentes. De là démarrera une Climate Pride festive et revendicative pour effectuer tous ensemble les 5 derniers kilomètres et arriver à 16h30 à la Place de la République.

 

Meeting de l’arrivée du Tour à 16h30

Un grand meeting international s’en suivra sur cette même place avec des représentants d’Alternatiba et de la Coalition Climat 21, ainsi que plusieurs personnalités internationales comme par exemple le leader indien Rajagopal P. V. Il sera suivi d’un grand concert gratuit avec Imany, HK et les Saltimbanks, Jehro et Sinsemillia.

 

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Le meeting constituera également un reflet du Tour Alternatiba avec le témoignage des cyclistes partis de Bayonne et celui de divers acteurs de terrain rencontrés au fil de ce véritable road-movie climatique à travers 187 territoires différents.

 

Des beaux discours sur le climat mais une réalité bien différente sur le terrain

Partout, les alternatives concrètes permettant de réduire nos émissions de gaz à effet de serre se multiplient : ateliers vélos, ressourceries, habitat partagé, éoliennes portées par des citoyens ou des communes, systèmes d’épargne solidaires et écologiques, monnaies locales, coopératives d’éco-construction, relocalisation de productions agricoles, réseaux de partage de biens matériels etc.

Mais dans le même temps et sur une trop grande partie du territoire, les politiques concrètes continuent comme s’il n’y avait pas d’urgence climatique, ou pire, contribuent à aggraver le dérèglement climatique en cours : on continue à artificialiser chaque année plus de sols, à intensifier encore plus l’agriculture à coup de fermes-usines, les pistes cyclables sont rares ou non sécurisées, les bus en site propre manquent, EDF ferme sa filiale Nexis spécialisée dans la sobriété énergétique et le renouvelable pendant qu’on engloutit les milliards nécessaires à la transition dans le nucléaire, on veut agrandir les aéroports ou on continue à subventionner des centrales de transformation d’énergie fossiles…

La réalité sur le terrain est très différente des beaux discours unanimes sur la nécessité d’agir rapidement et de manière massive pour éviter les seuils d’emballement climatique.

 

 

11 Alternatiba les 26 et 27 septembre

C’est pourquoi il est urgent que les citoyens entrent en scène, fassent entendre leur voix, leurs préoccupations et leurs demandes. Déjà, plus d’un quart de million de personnes a participé à un Alternatiba ou à une étape du Tour Alternatiba.  Les 26 et 27 septembre, 11 nouveaux villages des alternatives au changement climatique Alternatiba auront lieu à Paris, Montpellier, Mimizan, Bergerac, Le Havre, AlternatiLoire (Angers, Les Rosiers, Saumur, Chalonnes), Lorient, Marne et Gondoire, Audincourt, Sancé et Grenoble. Toute la journée du 26, des initiatives se multiplieront partout en France à l’appel du Collectif pour la transition citoyenne, d’Alternatiba, de France Nature Environnement et de la Coalition Climat 21.

 

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Un grand “village des alternatives” à Paris

Alternatiba Paris revêtira bien entendu une importance particulière et vise à attirer à lui seul plus de 50 000 personnes. Il rassemblera, les samedi 26 et dimanche 27 septembre, place de la République, plus de 360 organisations qui développent des alternatives pour lutter contre le dérèglement climatique dans tous les domaines.

14 quartiers thématiques composeront le village : Habitat, Climat, Agriculture et Alimentation, Culture,Transports, Numérique, Zéro déchet, Démocratie, Energie, Eau, Education, Migrations et solidarités mondiales , Economie, Santé et bien être Il y aura également un Marché paysan, un appartement témoin de la transition, une cyclothèque, une zone de gratuité, un repair café, des ateliers créatifs etc. Le village des alternatives, convivial et festif, sera animé par des artistes amateurs et professionnels de compagnies d’arts de rue, de groupes de musique, de batucada, etc.

 

Une rampe de lancement pour les mobilisations de la COP21

Le week-end des 26 et 27 septembre, et tout particulièrement les différents rendez-vous de Paris, doivent constituer une rampe de lancement pour des mobilisations qui se veulent historiques lors de la COP21, sommet international sur le climat qui se teindra dans la capitale du 30 novembre au 11 décembre. C’est pourquoi Alternatiba appelle la population à se rendre nombreuse aux multiples rendez-vous qui lui sont proposés pendant ces deux jours sur tout le territoire.

 

Toutes et tous ensemble,
construisons un monde meilleur en relevant le défi climatique !

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[Tour Alternatiba] – Sortir des énergies fossiles… et du nucléaire !

Jour 104 – 16 septembre – Journée sans pédaler (Tours)

Aujourd’hui pour les cyclistes, c’est journée sans pédaler ! L’occasion pour nous de discuter de notre arrivée en région parisienne : dans moins d’une semaine nous débarquons à Rambouillet, dans dix jours sur la place de la Republique, et nous vous avons préparé un programme du tonnerre !

 

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… Ainsi que de vaquer à nos diverses occupations : mécanique, gestion des stocks, courses alimentaires, plongeons dans les boîtes mails, prise de rendez-vous avec la presse. Le tout sous des trombes d’eau ! Heureusement les organisateurs d’Alternatiba 37 avaient gardé un œil sur la météo, car pour eux aujourd’hui c’est le grand jour. Projections, conférences, et présence de nombreuses associations munies de leurs alternatives animent de vifs échanges sous la yourte dressée par les bénévoles d’Alternatiba sur le place Anatole France de Tours.

Pendant ce temps là, à la fac des Tanneurs, l’écologue Sébastien Moreau partage avec nous son expérience dans une conférence intitulée « Adieu poubelle ». Fatigué des nombreuses contradictions se faisant jour entre ses convictions profondes sur la nécessité de limiter l’impact de l’homme sur l’environnement et son mode de vie au quotidien à Tours, il a décidé de se lancer un pari fou : ne plus produire de déchets ! Enseignant en écologie organique à l’Université de Tours, les paroles délivrées aux étudiants durant ses cours n’étaient pas en accord avec ses actes, une fois le travail terminé, et cela ne pouvait plus durer… mais comment s’extraire de la grande machine à polluer ? Est-ce possible ? Déterminé, Sébastien s’est lancé avec opiniâtreté dans l’aventure, qu’il partage avec le public… et nous donne envie de nous lancer !

 

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Commençant par composter ses déchets organiques chez lui, il a ensuite décidé de se débarrasser des différents déchets en plastique, carton, métal, etc. de la plus simple manière, en cessant d’acheter des produits emballés et suremballés ! Cela implique  de changer son (ou sa) mode de consommation, en limitant les achats dans les grandes surfaces et autres commerces où les emballages sont inévitables et de privilégier les produits non transformés.

Sébastien a alors décidé de privilégier les marchés, Biocoop, AMAP, producteurs et artisans locaux. Il part faire ses courses avec des sachets réutilisables, les stock dans des bocaux et des boîtes… Tout cela demande du temps, de l’organisation, de l’anticipation et des efforts, et ce pour l’ensemble de la famille, car Sébastien a entraîné sa femme et ses enfants dans l’aventure ! Changer ses habitudes n’est simple pour personne, prend du temps… Mais les efforts sont rapidement récompensés : au bout de six mois, la famille a réussi à diminuer de 99.9 % la quantité de déchets produits ! Défi relevé !

Produire, traiter et recycler les emballages des produits que nous achetons au quotidien  coûtent cher, très cher ! Cela demande une quantité importante de matières premières, d’énergie, de transports, de coûts marketing, qui se répercutent sur le prix d’achat et sur notre environnement ! En parallèle, Sébastien a donc réalisé une analyse économique de ce nouveau mode de consommation en comparant ses dépenses sur une même période de six mois. Consommer local et sans déchets, est-ce économique ? Résultat : les efforts entrepris ont permis de réaliser une économie d’environ 30 % sur mes dépenses alimentaires… Bon pour le porte-monnaie et pour la planète, la vie sans déchet c’est chouette !

Merci à Sébastien pour son travail de défrichage, d’autres infos sont disponibles sur le site Zero Waste… et merci au collectif d’Alternatiba Tours pour son accueil !

 

 

Jour 105 – 17 septembre – Amboise / Blois

Nous partons de Tours sous un ciel couvert, accompagnés d’Antoine, un de nos hôtes et Sylvain, notre guide en Touraine. Nous longeons les bords de la Loire, et traversons des vignes sous quelques gouttes.

Nous arrivons pour la pause du midi à Amboise, où nous sommes accueillis par divers associations : CCFD Terre Solidaire, ATTAC, Greenpeace et une AMAP. Quelques mots échangés avec Simon, l’un des organisateurs de l’étape, permettent de mettre en lumière quelques alternatives en marche dans cette région surnommée le « jardin de la France ». Au delà, d’un réseau d’AMAP fourni et d’une dynamique de conversion en bio des vignes, des militants sont en train de mettre en place une monnaie locale et complémentaire en Val de Loire. D’ailleurs, le collectif ouvre la participation à toutes et tous pour trouver le nom de cette future monnaie.

Simon évoque également l’association Virage Energie Centre Val de Loire (VenCVL). Le but de l’association est de construire et de promouvoir un scénario de transition énergétique en Région Centre, sobre en carbone, 100 % renouvelable et sans nucléaire. En avril 2015, elle a ainsi publié un scénario de transition énergétique : Réussir la transition énergétique en région Centre – Val de Loire, vers un scénario 100 % renouvelables en 2050. Ce document s’attache à entraîner une réflexion sur la faisabilité technique de la transition et ce qu’elle implique pour la population et les entreprises, tout en s’appuyant sur des données régionales et techniques. L’association conclue à trois attitudes fondamentales pour la mise en œuvre de cette transition énergétique : s’obliger à regarder loin pour anticiper les évaluations des impacts futurs de nos choix collectifs ; s’obliger à viser 100% d’énergie renouvelables en 2050 ; s’engager dans un effort de planification de projet où l’écriture d’un scénario déboucherait sur un véritable « Plan guide » prescriptif, mais avant tout mobilisateur et rassembleur.
VEnCVL a d’autres objectifs tels que l’étude les moyens à mettre en œuvre pour permettre la sortie du nucléaire et le démantèlement complet des installations nucléaires de la Région Centre entre 2030 et 2050 ; la quantification des moyens à mettre en œuvre pour diminuer les consommations d’énergie et substituer des énergies renouvelables et propres aux énergies fossiles dangereuses pour la santé et l’environnement. Cette association vise ainsi à promouvoir et mettre en œuvre les alternatives possibles en informant, sensibilisant, interpelant les citoyens, les autorités publiques, les élus et les acteurs privés. Autant d’éléments qui annoncent notre passage à la centrale de Saint-Laurent-Des-Eaux prévu le lendemain.

Cette pause est également l’occasion d’échanger avec un citoyen militant ayant porté le Pacte de la Transition à Reugny (commune à 20 km au Nord de Tours) où le conseil municipal est dans une bonne dynamique. À ce jour, le pacte a été proposé à la municipalité par quelques personnes. Cependant, le collectif est ouvert à toutes et tous et, dans l’esprit d’Alternatiba et du Collectif pour une Transition Citoyenne, son rôle est d’accompagner la réalisation des mesures choisies par la municipalité. Cette commune hors TAFTA s’est engagée, par exemple, dans une démarche d’une restauration scolaire locale presque 100% bio, ou dans la mise en place d’un chemin vert pour aller à l’école de manière sécurisée.

 

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Après un bel aperçu d’initiatives porteuses de changement, nous reprenons la route des bords de la Loire. Nous sommes rejoins à la ferme du Petit Villesablon à Chailles par les membres de l’association Sologne Nature et Environnement. Ces derniers ont fait 40 km pour faire la vélorution des derniers kilomètres jusqu’à Blois avec nous, où nous étions plus de 130 à scander : « Changeons le système pas le climat ! ».

 

 

Jour 106 – 18 septembre – Beaugency / Orléans

Après une nuit royale à Blois, dans une immense maison du début du XVIIème siècle en face de la cathédrale Saint-Louis, nous voilà engagés sur la Loire à vélo en direction de la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux. Les péripéties ayant suivi notre prise de position contre l’énergie nucléaire à Fessenheim sont loin d’avoir découragé notre détermination, au contraire, elle met en évidence un tabou que nous voulons briser. Notre passage par Saint-Laurent est donc l’occasion de dénoncer une fois de plus l’usage de l’énergie atomique, fausse solution au problème climatique aussi bien qu’à celui du chômage ou à l’indépendance énergétique de la France, vœu pieu des origines. Plutôt que d’enrichir de l’uranium ou du mox, ressources fossiles, enrichissons nos quotidiens en adoptant des modes de vies plus sobres et en développant le renouvelable !

 

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Invitant à ce changement de nos modes de consommation, Txetx, éloquent cycliste du Tour, a également exhorté les décideurs politiques à rediriger les sommes toujours plus exorbitantes d’argent public investi dans le développement du parc nucléaire français vers une transition énergétique viable, à l’image de celle que propose le scénario Negawatt. Le choix du nucléaire s’est toujours fait au détriment de solutions plus durables et il est temps que cela cesse !

Les représentants locaux des réseaux “Sortir du nucléaire” et “Fukussenheim” ont alors appelé à une fermeture, la plus rapide possible, de la centrale de Fessenheim, rappelant qu’il s’agit là d’une promesse de campagne de François Hollande. La vétusté de la centrale démultiplie la dangerosité inhérente à la technologie nucléaire, état de fait que les habitants Saint-Laurent-des-Eaux connaissent bien.

 

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Ici, on a effectivement frôlé la CATASTROPHE à deux reprises, la première en 1969, la seconde en 1980. Erreur humaine pour l’une, problème de maintenance pour l’autre, le résultat est le même : à deux reprises, un réacteur est entré en fusion. Les réactions en chaîne ont été arrêtées avant qu’une explosion ne se produise, mais, classé dans le top 10 des plus graves accidents nucléaires au monde, l’événement de 1980 a eu pour conséquence la contamination du milieu environnant – 50 kilogrammes d’uranium ont fondu en quelques secondes. Dans son film documentaire diffusé dans le magazine Spécial investigation sur Canal plus, Jean Baptiste Renaud a récemment mis en image l’omerta qui règne sur la gestion du nucléaire : il révèle que suite à cet accident du plutonium radioactif a été rejeté dans la Loire et dans le plus grand secret, pendant 5 ans – polluant ses écosystèmes pour une durée de 25 000 ans. Représenté par Stéphane Lhomme, l’Observatoire du nucléaire a de ce fait porté plainte contre EDF et Marcel Boiteau, son dirigeant d’alors.

 

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La gestion des centrales et des déchets radioactifs dans un monde au climat déstabilisé sera toujours plus périlleuse. Nous ne pouvons plus attendre pour nous tourner vers les énergies renouvelables, notamment en changeant de fournisseur d’électricité, pour Enercoop par exemple. En longeant la Loire sur moins de 300 kilomètres, de Belleville à Chinon, en passant par Dampierre et Saint-Laurent, quatre centrales comptant plusieurs réacteurs sont refroidies par les eaux du fleuve. Compte tenu de ses crues, soumises aux aléas climatiques, et de la difficulté à accéder à une information fiable et transparente, les inquiétudes des riverains vont grandissantes. Ils se mobilisent pour faire monter la pression sur les autorités et enfin amorcer la fermeture du parc nucléaire français… rejoignons les !

Par ailleurs, alors que vous lisez ces lignes, l’accident de Fukushima continue de faire des ravages. Pour rester informé sur le développement de la propagation de la radioactivité au Japon et dans le monde suite à l’accident, voici un blog assez précis et exhaustif.

 

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A la pause de midi nous avons été merveilleusement bien reçus à Beaugency par les élèves de plusieurs classes allant de l’école primaire au lycée, par de chouettes associations, par David Faucon, le maire de cette commune engagée dans la démarche TEPOS déjà engagée dans la transition, ainsi que le Pays Loire Beauce. Au total plus de 200 personnes, en grandes majorité des jeunes ont suivi avec attention divers témoignages sur le changement climatique et les diverses alternatives permettant d’y faire face, pendant plus d’une heure.

Après avoir pédalé aux côtés des lycéens les plus motivés sur une dizaine de kilomètres, nous sommes arrivés à Orléans, au Campo Santo. Les bénévoles d’Alternatiba Loiret étaient en pleine préparation de leur Village des alternatives qui avait lieu le lendemain, samedi, et notre arrivé a fait office de préambule à cette belle journée !

 

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Après plusieurs prises de paroles, un chant collectif de l’hymne du Tour et un topo sur l’urgence climatique devant les 155 personnes présentes à l’arrivée du Tour, Benoit Thévard a pris le relai des cyclistes pour sa conférence “Un avenir sans pétrole“.

Notre modèle de société basé sur une croissance économique fortement énergivore  entraîne en quelques années des changements équivalents à ceux s’étant produits sur Terre de l’ère glacière à l’ère industrielle. Si nous voulons contenir ces perturbations et tenter de préserver la viabilité de notre planète, il nous faut dès à présent diminuer par deux notre consommation d’énergie. C’est avec ces constats que démarre la démonstration de Benoit Thévard. Pour cet ingénieur membre de l’Institut Momentum, le défi est d’avantage culturel et social que technologique, et seuls nos changements de comportements et nos efforts pour réduire notre dépendance énergétique permettront aux générations futures de voir le jour.

Il nous faut donc bien vite définir un nouveau projet de société et nous affranchir de nos modes de vie emprunts de “pollution cachée”. Comprenons bien en effet que la multiplication des appareils de technologies de l’information comme les ordinateurs, tablettes et smartphones entraînent une hausse considérable de la consommation en énergie. Un smartphone nécessite autant d’énergie qu’un réfrigérateur. L’envoi d’un mail avec une pièce jointe d’un mégaoctet consomme l’équivalent d’une ampoule de 24W pendant une heure. Le téléchargement d’un film en HD à l’aide d’une connexion wifi consomme pour sa part autant d’énergie que la confection d’un DVD et son envoi par la poste.

Aussi, nous apprenons que 118 cyclistes devraient pédaler en continu pour produire l’énergie qu’utilise en moyenne un français en une année… Pour nous qui avons parcouru plus de 5 000 kilomètres, cette équivalence est frappante. Sans attendre que les ressources de la Terre ne s’épuisent totalement, prenons ensemble le chemin de la sobriété énergétique et rejoignons les milliers de personnes qui réduisent dors et déjà leur empreinte sur la Terre, au quotidien !


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Le Tour Alternatiba débarque en Île-de-France !

Parti le 5 juin de Bayonne, le Tour Alternatiba pour le climat arrivera en Île-de-France le dimanche 20 septembre. Il sera ce jour-là à Rambouillet, puis s’arrêtera au cours des 5 jours suivants à Magny-les-Hameaux, Malakoff, Antony, Ivry-sur-Seine, Vitry-sur-Seine, Alfortville, Fontenay-sous-Bois, Montreuil, Les Lilas, Aubervilliers et l’Ile-Saint-Denis.

 

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Sur ces étapes auront lieu des vélorutions -défilés festifs et revendicatifs en vélos- des conférences publiques, des villages associatifs, des rencontres avec les associations, les élus, les écoles.

La traversée francilienne sera ainsi la dernière semaine d’un périple qui aura constitué une incroyable mobilisation citoyenne sur le climat de manière ininterrompue pendant près de 4 mois : 187 territoires traversés, 5 600 km parcourus, 150 vélorutions, plus de 100 conférences publiques, des milliers de bénévoles organisant les étapes, des dizaines de milliers de personnes y participant, et des centaines de milliers de personnes ayant vu passer le Tour Alternatiba.
Au total, ce sont également plus de 500 articles dans la presse écrite régionale depuis le 5 juin, sans compter les reportages radios et télés.

 

 

Une Climate Pride et un meeting international pour la dernière étape du Tour

Les cyclistes Alternatiba invitent les Parisiens et Franciliens à les rejoindre -en vélo, en skate ou en rollers- le samedi 26 septembre à 15h00, place de la Fontaine aux Lions à la Villette, Porte de Pantin. De là démarrera une Climate Pride festive et revendicative pour effectuer tous ensemble les 5 derniers kilomètres et arriver à 16h30 à la Place de la République.

 

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Un grand meeting s’en suivra avec différentes personnalités internationales, puis un concert gratuit avec Imany, HK et les Saltimbanks, Jehro et Sinsémilia.
A noter que le chanteur HK (“On lâche rien !”) fera la dernière étape du samedi dans son intégralité, de l’Île-Saint-Denis à la Place de la République. Diverses personnalités seront présentes le vendredi à l’arrivée à l’Île-Saint-Denis et le samedi à 15h00 au départ de la Climate Pride.

 

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Alternatiba, une vague qui s’amplifie

Lancée à Bayonne le 6 octobre 2013, la dynamique Alternatiba est une mobilisation originale, dont l’ambition est de “Changer le système pour ne pas changer le climat”.

Plus de 220 000 personnes ont déjà pris part à une étape du Tour Alternatiba ou à un Alternatiba (Villages des alternatives au changement climatique). C’est de loin la plus importante mobilisation citoyenne sur le climat lancée en Europe depuis le sommet de Copenhague en 2009.

Parti d’une initiative locale, en moins de deux ans, 105 Alternatiba ont été organisés dont le dernier est en préparation à …Haïti. Les 26 et 27 septembre, 11 Alternatiba auront lieu partout en France dont un à Paris qui vise à rassembler plus de 50 000 personnes. Alternatiba sera par ailleurs présent sur toute la durée de la COP21 à Paris et y organisera de nombreuses et ambitieuses initiatives.


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Grand meeting pour l’arrivée du Tour à Paris le 26 septembre

Après 187 territoires traversés, 5 600 km parcourus, 150 vélorutions, plus de 100 conférences publiques, des dizaines de milliers de personnes participant aux étapes et des centaines de milliers de personnes l’ayant vu passer, le Tour Alternatiba aura constitué une incroyable mobilisation pour le climat.

L’arrivée finale à Paris le samedi 26 septembre sera alors une grande fête populaire venant célébrer, à deux mois de la COP21, les alternatives pour changer le système, pas le climat !

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L’arrivée de cette épopée climatique débutera par une Climate Pride festive et revendicative à travers les rues de Paris, pour ensuite s’arrêter Place de la République. S’y tiendra un grand meeting ponctué de prises de paroles, de chansons, et d’animations.

Les cyclistes d’Alternatiba introduiront ce meeting, pour parler de leur vécu au cours de ces 4 mois sur les route de France et d’Europe, et Max alias Mali Karma chantera l’hymne officiel du Tour : “On s’mobilise !”

 

D’autres chansons viendront animer ce meeting, avec la présence de Kaddour Hadadi, chanteur d’HK & les Salimbanks, ou des Pacific Warriors.
Ces guerriers (non-violents) pour le climat sont confrontés à la tragique réalité de la montée des eaux, qui risque de faire disparaitre leurs îles ! Regroupés au travers de l’ONG 350.org, ces 30 “warriors” issus de 12 nations différentes ont parcouru l’Australie pour s’opposer aux projets climaticides et à l’industrie des énergies fossiles. Ils seront à Paris pour vous parler de leur lutte pour la préservation de leurs îles.

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Naomi Klein fera partie des personnalités apportant leur soutien au Tour Alternatiba, et participera à l’événement à sa manière. Cette écrivaine canadienne et militante altermondialiste est l’auteure de plusieurs livres très critiques sur les dérives du système capitaliste, avec notamment “No Logo” et “La stratégie du choc”. Elle a par la suite travaillé la question du changement climatique avec son dernier livre : “Tout peut changer”. Dans cet ouvrage, elle démontre de façon limpide les liens entre l’économie capitaliste et le dérèglement climatique, et prône une réorientation de nos sociétés vers un modèle durable pour l’environnement, ouvrant également la voie à une transformation sociale radicale vers un monde meilleur, plus juste et équitable.

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Le militant gandhien et altermondialiste Rajagopal PV sera présent au meeting d’arrivée du Tour. Ce leader du monde paysan a montré en Inde que des transformations sociétales profondes pouvaient être obtenues par des actions non-violentes.  Il viendra parler de son combat pour la défense de l’agriculture paysanne, en Inde et dans le monde, face aux institutions et multinationales de l’agro-industrie, notamment à travers l’organisation de grandes “marches”. La dernière, « Jan Satyagraha » en 2012, avait réuni 100 000 manifestants et obtenu des concessions de la part du gouvernement. Sa présence donnera ainsi une résonance spéciale à la “longue marche” du Tour Alternatiba !

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Le final de ce grand meeting sera un grand moment de partage et de convergence des luttes. Des acteurs de lutte contre des projets climaticides et des porteurs d’alternatives que le Tour Alternatiba a rencontré au cours de son périple monteront sur la scène, afin de porter tous ensemble le message suivant :

 

La transition est en route, nous citoyens de tous les territoires l’avons engagée, alors qu’attendez-vous pour faire de même !?

 

 

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[Tour Alternatiba] – Les monnaies locales au service du climat

Jour 101 – 13 septembre – Gençay / Poitiers

C’est à l’aube et sous la pluie que nous enfourchons nos triplettes ce matin, et quittons la Charente pour passer dans le département de la Vienne. Matinée difficile pour les cyclistes avec une météo peu clémente et une partie de notre itinéraire non praticable pour cause d’inondation, nous obligeant à faire un détour…

Puis le ciel nous offre quelques éclaircies avant d’arriver à Gençay, où nous attend Pierre, un animateur socio-culturel très investi. Il nous explique que l’accueil a été préparé par des citoyens que le passage du Tour Alternatiba a fédérés. L’ambiance est joviale et très animée, avec une arrivée saluée par les musiciens et chanteurs de « Los Bonobos du Pays des Songes », petit groupe de trois gais lurons, dont Pierre. Un pot d’accueil est offert par la Mairie, l’occasion de rencontrer le Maire de Gençay à qui nous remettons (comme à chaque élu rencontré) le Pacte de Transition.

 

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Après Gençay, direction Ligugé, point de départ de la vélorution qui doit nous mener à Poitiers. Nous découvrons alors le site du rendez-vous : la Filature, un lieu très particulier… Il s’agit d’une ancienne friche industrielle, vestige d’une ancienne minoterie puis d’une usine textile florissante, témoin historique de la Révolution Industrielle du 19ème siècle et des mutations profondes vécues tout au long du 20ème. Monument historique protégé depuis 2012, le site a été racheté et investi par Les Usines Nouvelles qui valorisent le patrimoine industriel et naturel du lieu en lui redonnant sa vocation initiale de lieu de production, par l’installation de porteurs de projets, dans les bâtiments restaurés en ateliers et bureaux. Les projets accueillis, dans les secteurs de l’environnement, des nouvelles technologies, des énergies renouvelables, des industries créatives, des arts, de la culture, de l’économie sociale et solidaire, se développeront dans cet espace commun, ouvrant ainsi la possibilité de mutualisation d’idées, de moyens, et d’actions. On y trouve également le Fablab Unit, un lieu dédié à la création, à la formation et à la médiation. Une étude y est aussi en cours pour produire des énergies renouvelables (d’origines hydro-électrique et photovoltaïque), et animer un espace de médiation en énergies renouvelables et développement durable. Enfin, un partenariat est mis en place avec l’association Les jardins familiaux de la Filature qui gère une quarantaine de jardins situés route d’Iteuil. Nous sommes donc bel et bien dans un endroit alternatif : un lieu qui permet la mise en place d’alternatives et de projets écologiques et sociaux, intégrant les générations futures dans les activités humaines d’aujourd’hui. C’est un site où l’on crée du lien social, un lieu de rencontre, de partage et d’échange intergénérationnel. Nous aurions aimé y passer plus de temps car cette “filature” fourmille d’idées !

 

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Mais il ne faut pas faire attendre les très nombreux cyclistes qui sont prêts à déambuler pour soutenir le projet Alternatiba et porter la transition écologique de la société. Près de 240 personnes étaient présentes à l’arrivée, vélorutionnaires et citoyens venus accueillir le Tour au Parc Blossac de Poitiers. Tous les bénévoles que nous rencontrons dans le petit village des alternatives installé pour l’occasion nous répètent la même chose : la préparation et la coordination de l’événement n’a pas été facile au début mais la convergence des luttes autour des idées portées par Alternatiba a permis de se fédérer. Des associations qui n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble ont réussi à collaborer. Beaucoup d’interactions positives donc à Poitiers où tous les bénévoles ont déjà convenu d’un debreefing après notre passage afin de faire le bilan et de voir dans quelle mesure une poursuite du travail collectif serait possible. Un futur Alternatiba en perspective ? Nul doute en tout cas que nous en reverrons certains à l’arrivée finale du Tour Alternatiba le samedi 26 septembre à Paris.

 

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Parmi les nombreuses associations présentes, toutes porteuses d’alternatives au changement climatique, une mérite d’être encouragée et soutenue : la Monnaie Locale Complémentaire de la Vienne. Une monnaie complémentaire est créée par une communauté de citoyens et d’entrepreneurs qui définit ses objectifs, son image, ses règles et ses caractéristiques. Il s’agit bien ici d’une monnaie sociale, véritable outil d’échanges, conçue pour servir des projets de développement durable, des projets d’économie sociale et solidaire. La priorité est de soutenir le développement économique des acteurs locaux (artisans, producteurs, associations, collectivités, artistes, etc.) tout en orientant nos achats vers les commerces respectueux de l’humain et de l’environnement, mais aussi en créant du lien social. Les monnaies locales facilitent les échanges réels, augmentent les flux monétaires vers les territoires et les secteurs qui en ont besoin. Mais ces monnaies réduisent aussi l’impact écologique de l’activité humaine car leur création encourage les producteurs locaux et ces circuits courts permettent bien sûr de réduire les transports de produits, minimisant ainsi les changements climatiques. Face à la désertification des petits commerces, à la délocalisation, au chômage, ou encore à la perte de liens sociaux, la monnaie peut-être un moyen de se réapproprier l’économie et de la rendre plus humaine. En effet, la monnaie locale permet de construire et de préserver l’intégrité d’un territoire et de s’ouvrir aux autres en échangeant ses richesses sans se mettre en danger. Le but n’est pas de concurrencer la monnaie nationale mais de créer une monnaie complémentaire qui puisse pallier les déficiences du système monétaire actuel, devenu incontrôlable en ces temps de crises économiques. Ainsi, une fois la monnaie mise en place, les particuliers peuvent acheter des bons d’achat en monnaie locale (1€ = 1 unité de monnaie locale). Ces bons sont acceptés par les professionnels adhérents. Les euros convertis en monnaie locale constituent un fond de garantie placé dans une banque éthique pour soutenir des projets s’inscrivant dans l’esprit de la charte. Alors, l’économie locale est dynamisée, les liens sociaux retissés et l’évolution des consciences favorisée.

Le collectif de la Vienne espère la mise en place de leur monnaie locale d’ici 2 ans. Les militants ont déjà exploré et étudié de nombreux domaines : fonctionnement de la monnaie, valeurs de la Charte, méthodes de prise de décisions collégiales, communication interne et externe, structure juridique, etc. Mais il y a encore beaucoup à construire et tout le monde peut intégrer le projet à tout moment. Si vous êtes dans cette région du Poitou, allez à leur rencontre pour échanger sur le sujet, pour participer et profiter de l’énergie formidable de ce projet convivial et citoyen !

Après cette nouvelle journée riche en rencontres, nous profitons d’un hébergement dans le Lycée Kyoto de Poitiers, un lycée agricole dont le nom fait référence au “Protocole de Kyoto” en raison du soin apporté par l’architecte aux aspects énergétiques, favorisant les économies d’énergie. Ce lycée est par ailleurs le premier établissement scolaire d’Europe à fonctionner presque uniquement avec des énergies renouvelables et propres. Ce soir nous redevenons donc tous lycéens et nous endormons dans les lits confortables de l’internat !

 

 

Jour 102 – 14 septembre – Saint-Cyr / Chatellerault

En quittant le lycée Kyoto ce matin, nous avons la visite de France 3 Poitou-Charentes. Alors que les cyclistes règlent les selles et remplissent leurs gourdes, les journalistes approchent et les interrogent : “qu’entendez-vous par faire la vélorution ?”. Les échanges vont bon train, les images seront diffusées tout au long de la journée dans différents programmes d’information. Quand midi sonnera, clou du spectacle, Coline, notre cycliste bordelaise, sera interviewée en direct sur le plateau du journal !

 


 

Pendant ce temps là, les cyclistes arpentent les petites routes de la Vienne. Bien que la route soit vallonnée, cette matinée semble être du gâteau après nos derniers jours de pédalage intensif sous la pluie. Nous découvrons en outre de jolis châteaux, dont celui de Dissay non loin duquel nous nous arrêtons pour retrouver les organisateurs de l’étape, avant d’entamer les derniers kilomètres.

 

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Aujourd’hui nous partageons la pause déjeuner avec professeurs, éducateurs et surtout un bon nombre d’élèves de l’Institut médico-éducatif (IME) de Châtelrault… 16 d’entre eux pédalerons avec nous tout au long de l’étape de l’après midi ! Hugo, éducateur technique spécialisé à l’origine de cette rencontre, nous explique ses motivations : pour permettre aux enfants de gagner en autonomie, les faire sortir du cadre habituel de l’IME est une super opportunité. Échanger avec eux autours des enjeux climatiques a été un des axes de travail d’Hugo au sein de l’IME en ce début d’année scolaire. Le passage à la pratique cet après midi est un moment privilégié pour concrétiser ces discussions, d’autant plus que les jeunes affectionnent particulièrement les sorties en plein air. Ils se sont d’ailleurs montrés à la fois respectueux des consignes de sécurité (nous empruntions des routes fréquentées par les automobilistes) et très responsables dans la gestion de leur effort physique. Théo et Rémi se sont prêtés au jeu avec tellement de sérieux et surtout de plaisir qu’ils ont effectué les derniers kilomètres, au cours de la vélorution, sur les tandems ! Il fallait voir les sourires se dessiner sur leurs visages, un vrai bonheur !

L’arrivée à Châtellerault a donné lieu à une fort belle soirée. Le temps menaçant de cette fin de journée a contraint les organisateurs à se replier sous le toit de la Maison pour Tous. Cela a cependant permis aux plus de 200 personnes réunies en ce lundi soir de se tenir chaud et de partager un moment des plus convivial 🙂

Un joli maillage du tissu associatif châtelleraudais est venu présenter ses projets. Le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement Seuil du Poitou avait amené un échantillon de ses outils pédagogiques pour lancer le débat sur l’emprunte carbone de différents produits de grande consommation (notamment une balance et des cubes, correspondants au poids du carbone émis). En se déplaçant dans les écoles, des centres spécialisés ou même sur la place publique, le CPIE facilite l’indispensable prise de conscience que nous devons avoir à l’égard de l’impact de nos modes de vie sur le climat et les conditions de vie à venir sur la planète, aucun acte n’est anodin !

Sur le stand d’à côté, les Locavores du Poitou en faisaient une parfaite illustration : ils invitent à consommer les produits du cru et, rappelant que le transport de marchandises est l’un des principaux facteurs d’émission de gaz à effet de serre, ils démontrent qu’il est possible de se passer de produits venant de trop loin ! Des citoyens demandant l’arrêt de la centrale de Civaux étaient eux aussi présents, car son refroidissement par les eaux de la Vienne de plus en plus chaudes, au débit faible et fortement soumis aux aléas climatiques, les préoccupe énormément. D’autres se mobilisent contre la future ferme des 1 200 taurillons de Coussay-les-Bois, une autre ferme usine posant de nombreux problèmes écologiques et sociaux (zone non constructible classée “zone humide”, risque de pollution de la nappe phréatique très peu profonde, répercussions sur les éleveurs locaux…) et appellent au soutien du public pour empêcher sa construction.

Le très chaleureux café associatif l’Improbable Librairie était lui aussi présent, pour continuer sur sa lancée en renforçant les liens des habitants de son quartier. Recyclant du textile par une chaîne de tri, revalorisation et revente, l’association Audacie nous a quant à elle expliqué comment elle aide des personnes en difficulté à acquérir des compétences et à être insérée dans le fameux “monde du travail” qui laisse de plus en plus de personnes sur le carreau.

 

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Après cet excellent début de soirée clôturé par la conférence du Tour sur l’urgence climatique et les solutions à mettre en pratique dans nos vies de tous les jours, nous avons rejoint notre lieu d’hébergement, chez Pierre, un des principaux organisateurs de la soirée. D’autres de ses compères étaient là eux aussi ce qui nous a permis d’échanger tous ensemble sur cette belle soirée, d’en tirer un premier bilan et de continuer à festoyer un instant 🙂

 

 

Jour 103 – 15 septembre – Sepmes / Tours

Après une nuit et un petit déjeuner partagé avec notre hôte Philippe dans le petit village de Thuré à côté de Châtellerault, nous partons à l’aventure sous quelques gouttes, direction Tours ! Nous pédalons à bon rythme dans la campagne charentaise, et rejoignons au village suivant notre guide pour la journée, Sylvain. Le parcours est agréable, et l’ambiance est au rendez-vous pour cette matinée entrecoupée de bonnes côtes. Une dizaine de personnes nous accompagne pour les kilomètres de la matinée, et les locaux en profitent pour nous raconter les anecdotes historiques de la région. Nous traversons notamment Descartes, petit village où le philosophe du même nom est né. Nous faisons une dernière pause grignotage à Grignon avant de faire les derniers kilomètres qui nous séparent de Sepmes, où nous sommes attendus pour la pause du midi.

 

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C’est avec les militants de Greenpeace que nous arrivons au hameau Les Héraults (à Sepmes) à la ferme bio pédagogique du Cabri au Lait où nous sommes accueillis par Sébastien et Claire. Ces derniers ne sont pas issus du milieu agricole, mais se sont pourtant lancés en 2009 dans l’élevage de chèvres chamoisées et la transformation du fromage. La production en agriculture biologique a commencé dès 2010. A leur arrivée sur le site, il n’y avait rien. C’est grâce à l’engagement de citoyens, de parrainages, de soutiens et notamment le rachat des lieux via l’association Terre de liens, que la ferme et l’atelier de transformation ont pu voir le jour. L’élevage est composé aujourd’hui de quatre-vingt chèvres laitières et de vingt chèvres de renouvellement.

Cette première rencontre souligne le poids de l’impact de la ligne LGV dans la région : les travaux ont coupé une ligne d’eau qui passait sous la ferme, conduisant à l’asséchement de ses terres. Mais ces travaux ont également eu des conséquences sur la résonance magnétique et notamment sur le réseau Hartmann, qui permet entre autres aux chèvres de se repérer. Cette perturbation a entraîné des problèmes de lactation en diminuant d’un tiers la production.

Claire s’est lancée depuis peu, en complément de son emploi à la mairie, dans la production et la transformation de plantes aromatiques et médicinales. Elle cueille les plantes dans la propriété, les champs, les haies, chez des amis. Son atelier de transformation n’est pas encore terminé et des améliorations sont en cours (notamment un séchage solaire pour les plantes), mais cela ne l’empêche pas de produire des hydrolats, des tisanes, des huiles, des confits de fleurs qu’elle vend lors d’évènements, dans les magasins bio de la région, par les AMAP ou à la ferme.

Les bénévoles de l’AMAP Consoude nous avaient préparé un repas végétariens et végétaliens avec les produits locaux : lentilles, légumes, fruits… et un pain confectionné par un paysan boulanger, un délice ! Nous sommes touchés par la générosité, la chaleur et la bienveillance de toutes et tous, notamment celle de Marie-Thérèse.

 

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L’après-midi, nous traversons les campagnes de Touraine, et passons devant les travaux de la LGV. L’occasion est alors donnée aux cyclistes et aux militants de Greenpeace de dénoncer ce chantier inutile et destructeur.

Nous faisons une pause pour le goûter à Coop Nature où nous sommes accueillis par Emmanuel, responsable du magasin. Il nous explique que Coop Nature est l’un des pionniers du bio dans la région. Géré par les bénévoles et les sociétaires élus au sein du C.A., ce fonctionnement en coopérative est garant d’une éthique ainsi que d’une relation de confiance avec les fournisseurs. Les rafraichissements, les fruits secs et frais offerts nous donnent de la force pour terminer cette journée de plus de 80 km et rejoindre les Tourangeaux et Tourangelles pour une belle vélorution joyeuse et festive de plus de 150 personnes.

 

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La soirée se clôture enfin avec la 100e conférence donnée depuis le début du Tour, qui rassemble 72 personnes sous la pluie, un exploit ! Incroyable de penser que nous en sommes déjà à la 100e conférence. Mais c’est le résultat de plus de trois mois sur les routes, que nous n’avons pas vu passer… Et dire que dans presque 10 jours, nous arrivons déjà à Paris ! De quoi faire de beaux rêves, en pensant au formidable événement que cela va être…

 

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