Category Archives: Tour Alternatiba 2015

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[Tour Alternatiba] – “Si on s’y met tous, on change le monde !”

Jour 98 – 10 septembre – Saint-André-de-Cubzac / Montlieu-la-Garde

 

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Ce matin au départ, le ciel est menaçant. Après une photo devant l’Église Sainte Croix et un dernier au revoir à la super équipe d’Alternatiba Gironde, nous partons équipés de nos vêtements de pluie en direction de Saint-André-de-Cubzac pour l’étape du midi. Dès la sortie des faubourgs de Bordeaux, le soleil nous réchauffe et nous quittons nos tenues étanches.

A l’arrivée de l’étape de midi, nous avons le plaisir de rencontrer Jean, un étudiant en histoire habitant le village et qui suit le tour depuis son début sur internet. Il vient spontanément à notre rencontre pour échanger et sera notre pilote pour la fin de l’après midi : nous ferons 36 kilomètres pour atteindre la Maison de la Forêt de Montlieu-la-Garde, point de départ d’une vélorution courte mais vallonnée. Le Bourg est coupé par la nationale 10, mais les organisateurs ont posté des bénévoles en gilets jaunes, équipés de panneaux de signalisation à tous les carrefours du circuit pour bloquer la circulation à notre passage.

Les travaux de la ligne LGV ont condamné certains carrefours routiers, ni les GPS ni Jean n’ont intégré tous ces changements. Le chantier perturbe aussi beaucoup d’exploitations agricoles qui ont été segmentées, entraînant beaucoup de nuisances : les remembrements ne sont pas toujours équitables.

Pendant le repas partagé, nous avons reçu la visite courtoise du jeune maire de la cité. Puis à table, Emmanuel, organisateur principal de la soirée et président de “Saintonge Boisée Vivante” (association locale de lutte pour l’environnement), nous explique son combat. Ce territoire, à la frontière de trois départements, est la cible de projets d’installation de décharges de tout type. Avec son association, il a réussi à bloquer plusieurs projets. Trois sites d’enfouissement se sont cependant installés et sont très proches du bourg. Cela entraîne notamment un risque de pollution des nappes phréatiques.

Nous discutons également avec Eric, qui a rejoint l’équipe du Tour. Ce militant marseillais est aussi membre de la coordination nationale de Eau Bien Commun. Au cours de la conversation, notre coéquipier exprime ses motivations pour participer au tour. Citoyen engagé et de sensibilité écologiste, Eric a vécu l’échec du sommet de Copenhague sur le climat. Dès qu’il a été informé que la COP21 se tiendrait cette année en France, il a naturellement marqué ce temps comme une période intense de mobilisation. Ayant conscience de l’urgence et de la gravité du changement climatique, il s’inscrit entièrement dans le message porté par Alternatiba. Ainsi, après avoir participé à la coordination du village des alternatives “Alternatibaïoli” à Marseille, il avait la volonté de rejoindre le Tour en faisant le plus d’étapes possibles, en fonction de ses disponibilités. Il a donc très facilement intégré l’équipe et apporte sa part de colibri dans la lutte pour le climat.

 

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Les convives de la soirée finissant leurs agapes, la conférence va pouvoir commencer. Adrien, équipier régulier du tour mais en vacances actuellement dans la région, est venu faire la vélorution avec deux de ses amis. Il animera avec Barth la conférence qui se termine par de vifs échanges avec la salle autour de la thématique agricole. Il est temps pour nous de prendre le chemin de nos hébergements respectifs pour nous reposer afin que le Tour puisse continuer…

 

 

Jour 99 – 11 septembre – Barbezieux / Angoulême

Nous quittons Montlieu-la-Garde de très bonne heure sous la brume du petit matin, puis entamons notre traversée de la Charente par un itinéraire des plus plaisants : celui de la coulée verte, une piste cyclable qui nous fait traverser des paysages de forêts verdoyantes aux fortes odeurs d’humus… quel régal !

Sur notre chemin, deux arrêts en matinée ; d’abord à Baignes, où nous sommes escortés par une quinzaine de cyclistes jusqu’à la place du village. La municipalité nous y accueille avec une collation, et Barth en profite pour remettre le Pacte de Transition au Maire de Baignes. Ce dernier était déjà au fait de ce document, élaboré par Alternatiba et le Collectif pour une Transition Citoyenne : véritable outil visant à inciter les collectivités territoriales à s’engager sur plusieurs alternatives au changement climatique. Nous insistons sur le fait que nous suivrons les engagements pris par la commune de Baignes, qui semble déjà très sensibilisée par le travail des citoyens locaux engagés, et travaillant déjà avec des associations comme les Incroyables Comestibles. Ces derniers font un important travail en se réappropriant l’espace public et en le transformant en jardin potager géant et gratuit, la nourriture à partager devenant une ressource abondante alimentée par tous et offerte à chacun. “Si chacun fait sa part, on change la ville. ET SI ON S’Y MET TOUS, ON CHANGE LE MONDE !” : bravo à  eux !

 

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Nous poursuivons ensuite notre chemin jusqu’à Raignac où d’autres cyclistes nous rejoignent encore. Il faut dire que l’étape-midi du jour est organisée par différentes personnes issues d’associations locales comme le groupe Barbezieux en Transition, les Incroyables Comestibles, ATTAC, etc., tous fédérés autour du projet du Tour Alternatiba et de notre passage dans la région. Notre joyeuse troupe arrive donc à Barbezieux pour une vélorution qui croisera de bien curieux personnages, un peu « perchés » : ce sont les échassiers de la troupe Scènes en chantier ! Nous sommes accueillis par le maire de la commune, à qui nous ne manquons pas de remettre le Pacte de Transition afin qu’il étudie les engagements à prendre en conseil municipal. Là aussi, nous resterons vigilants quant à l’évolution de leur réflexion.

 

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Nous prenons une pause déjeuner très agréable nourrie de discussions alternatives avec les acteurs locaux, mais soudain, nous sommes interrompus par un énergumène affublé d’un chapeau haut de forme et d’un grand manteau : le « Pape 40 » de la Très Sainte Église de la Consommation ! Il vient avec la volonté de nous remettre sur le droit chemin, clamant que le bonheur, c’est maintenant et tout de suite, dans les supermarchés ! Et aussi dans les paradis fiscaux ! L’unique voie qui apaisera nos âmes, la seule foi possible, c’est bien sûr celle de la croissance ! L’assemblée est hilare car c’est encore un coup des comédiens de la troupe Scènes en chantier ! Les saints préceptes du consommateur ? Consommation, publicité, croissance !
En choisissant le chemin de l’ironie et de la dérision, ce personnage met en évidence tout ce que nous combattons, tout ce discours « croissantiste » qui tente de persuader la population que la seule issue pour affronter la crise économique actuelle serait de consommer à outrance, à crédit, pour relancer une croissance qui ne sert pourtant qu’à continuer d’enrichir les plus riches aux dépends du plus grand nombre. A contrario, nous portons les idées de la sobriété heureuse ; les ressources de la planète sont limitées, nous devons donc limiter notre consommation. Nous devons aussi mieux répartir les richesses. L’emballement climatique qui nous guette, conséquence dramatique de l’activité humaine et du modèle de développement qui s’est imposé depuis la révolution industrielle, est en train de perturber en profondeur le climat de la Terre. Les alternatives au changement climatique existent ! Le Tour Alternatiba les met en avant chaque jour, à chaque étape de notre itinéraire, et continuera jusqu’à Paris, où nous arriverons le 26 septembre, date de la journée de la Transition. Relocalisation de l’économie, agriculture locale, paysanne et durable, sobriété énergétique et énergies renouvelables, réparation, recyclage, réutilisation, alternatives au tout voiture et au tout routier, commerce et artisanat de proximité : les solutions existent !

Les dirigeants du monde entier devront aussi nous entendre lorsqu’ils se réuniront pour la COP21 (sommet onusien pour le climat) du 30 novembre au 11 décembre à Paris ! Changeons le système, pas le climat ! Ce slogan fera finalement fuir le “Pape 40”…

Après ce très agréable moment de détente, nous reprenons notre route avec un peu d’émotion pour l’un d’entre nous : Cédric, compagnon Emmaüs du village de Lescar Pau, est en effet né à Barbezieux, a grandi à Angoulême, puis a vécu à St Saturnin, petit village sympathique que nous traversons en pédalant ! C’est l’occasion pour lui d’évoquer son parcours : après avoir travaillé 15 ans dans le domaine de la chimie industrielle à Angoulême, ce militant du Tour Alternatiba a opéré un virage à 180° dans sa vie. En effet, ce type d’activités est maintenant pour lui à l’opposé de ses idées, Cédric ayant pris conscience des enjeux climatiques et de la nécessité de s’engager dans la transition écologique et sociale, ce qu’il fait au sein du village Emmaüs de Lescar. Ce village est un partenaire important d’Alternatiba, et une véritable entraide s’est instaurée au fil du temps : aide logistique importante, compagnons bénévoles pour nous aider dans les villages des alternatives, bénévoles pour le Tour Alternatiba. Beaucoup de liens d’amitié et de fraternité se sont tissés…

Puis, nous finissons par approcher d’Angoulême en longeant la Charente, par la « coulée verte » qui borde cette magnifique rivière. Difficile d’imaginer que ce si beau cours d’eau soit aussi la rivière la plus polluée de France, infectée par les pesticides utilisés dans l’agriculture, notamment dans la culture de la vigne…

 

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L’étape du soir fut vraiment appréciée par tout le groupe : une arrivée conviviale, une très bonne organisation, fruit du travail de l’association locale des Petits Débrouillards et de la MPP (Maison des Peuples et de la Paix). Constituée autour d’une Charte et d’un lieu ouvert à tous, la MPP est un collectif d’associations et de personnes. Isabelle en parle avec ferveur : la MPP propose des actions tout au long de l’année, dans ses locaux ou à l’extérieur, pour développer l’éducation au développement, diffuser la solidarité locale et internationale, promouvoir l’égalité et la lutte contre toutes les discriminations et lutter pour un monde de paix.

C’est dans ce lieu que se déroule ensuite notre conférence. Chacun d’entre nous aura noté la grande forme de Barth, qui a été exceptionnel lors de son exposé-débat sur la question climatique et les alternatives écologiques : drôle et pertinent, le public fut comblé ! Puis la fin de soirée fut festive avec des concerts de groupes de musique locaux (à noter que l’une des chanteuses n’est autre que Barbara, organisatrice de l’étape, membre des Petits Débrouillards et notre hôtesse pour la nuit!). Bravo à tous les bénévoles qui ont participé à l’organisation de cette escale charentaise et qui nous ont si bien accueillis !

 

 

Jour 100 – 12 septembre –  Echoisy / Courcôme

Nous quittons Angoulême sous la pluie ce matin. En partant de la place Marengo, dans les hauteurs de la ville, ce sont les muscles de nos mains, bien serrées sur les freins, que nous sollicitons le plus. Nos visages arborent cependant des sourires radieux : la journée annonce une belle panoplie d’alternatives. D’une part, et c’est une première, l’équipage des triplettes est 100% féminin ! Voilà de quoi renverser la tendance générale et tordre le cou aux préjugés sexistes. D’autre part, nous allons voir qu’un nouveau modèle d’agriculture se dessine au dans la campagne Charentaise.

 

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Aujourd’hui c’est samedi, et c’est la fête à la ferme d’Yvonne. Se déplaçant d’écoles en marchés, de centres de loisirs en maisons de retraite, cette ferme pédagogie itinérante met en lumière les réalités qui se cachent derrière les produits que nous consommons et l’impact de nos choix quotidiens, elle promeut les circuits courts. La grande Foire du partage organisée à son initiative aujourd’hui à Echoisy réunit plus de 80 personnes de tous âges et différents acteurs d’un territoire rural en transition… dans une logique d’échanges d’autant plus riches qu’ils sont gratuits !

 

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La ferme écologique et biodynamique Sani&co avait mis en place un troc de graines et de plantes, pour permettre à tout un chacun de cultiver son jardin de manière indépendante, en court-circuitant les logiques du marché. Avec un atelier de confection d’un “massif chaise longue” on a par ailleurs appris comment faire pousser des vergers et des potagers en économisant au maximum nos forces et nos portemonnaies. Inspirée de la permaculture, cette technique repose sur un généreux paillage qui favorise la vie des sols : insectes, champignons et microorganismes travaillent à notre place, pour des cultures évoluant au sein d’écosystèmes saints et vivaces, sans produits chimiques issus du pétroles, faiblement émettrices de gaz à effet de serre.

Une gratiferia géante mettait à disposition vêtements, livres, mobiliers et trucs de récup en tout genre. Réutiliser plutôt que d’acheter du neuf, voilà un moyen des plus efficaces pour réduire son impact écologique !

Les enfants n’étaient pas en reste : entre confection de bracelets en laine naturelle et locale, balades contée, tatouages à l’ocre ou atelier de jonglage, ils n’ont pas eu besoin de jouets made in l’autre bout du monde ou d’écrans numériques pour passer un bon après midi.

Des relais locaux de la Nef et de l’association Bio Consom’acteurs présentaient quand à eux leurs activités. Membres du Collectif pour la Transition citoyenne, ces structures développent de l’échelle locale au niveau national la finance solidaire pour l’une et une alimentation basée sur l’agriculture locale, équitable et biologique pour l’autre… Des initiatives à découvrir dans notre best seller de l’été, le livret Alternativez-vous.

Après un repas gargantuesque de produits offerts par les paysans du coins, et un moment d’échanges avec le public autour de ce qu’implique un changement de cap sur le plan personnel, nous avons repris nos triplettes.

 

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Nous nous sommes rendus cet après midi à la ferme de Florence, Baldo et leurs enfants. La famille produit et transforme des céréales bio, et les produits sont ensuite écoulés en vente directe sur les marchés. N’ayant pas les moyens d’acheter de grands hectares de champs dans un pays où le prix du foncier est très élevé, Florence et Baldo ont pu s’installer aux Marchis, près de Courcôme, grâce à Terre de Liens. Pour cette association, société foncière de finance solidaire et fondation, également membre du Collectif pour une Transition citoyenne, la terre est un bien commun. Et parce que les problématiques agricoles sont l’affaire de tous et non seulement des paysans, Terre de liens permet de créer des groupes locaux qui investissent dans l’achat de terres et y installent des paysans en bio, elles sont de ce fait durablement extraites du marché.

 

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Cerise sur le gâteau, le Bio d’ici, association de producteurs du Nord Charente et la Confédération paysanne nous avait préparé une excellente soirée !  Après un copieux repas végétarien de produits on ne peut plus frais, Barth a pris le micro pour animer notre conférence quotidienne sur l’urgence climatique et les alternatives citoyennes qui construisent partout une société plus humaine, plus soutenable, plus désirable. Puis Benoit Biteau a parlé de l’impact de l’agriculture industrielle sur le changement climatique et de l’alternative paysanne.

Après une telle journée, nous avons tout naturellement rejoint notre lieu d’hébergement, chez André Puygrenier… un des premiers faucheurs d’OGM et fondateur de collectifs de vigilance OGM et pesticides !


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Appel à bénévoles pour l’arrivée du Tour à Paris !

Après un périple de plus de 5600 km, 187 étapes et 6 pays traversés, le Tour Alternatiba fait son arrivée le samedi 26 septembre à Paris !

 

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Posted by 1000 Alternatiba on jeudi 3 septembre 2015

 

Cette date sera un moment fort pour le mouvement associatif engagé dans la lutte contre le changement climatique. Elle sera l’occasion de converger et de montrer que la mobilisation s’intensifie, s’organise et avance à grand pas. Des milliers de personnes pédaleront ou accueilleront les cyclistes ce jour-là pour une arrivée massive sur la place de la République.

Nous avons donc besoin de bénévoles pour que cet événement fonctionne et soit une réussite !

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Si vous avez prévu de venir accueillir ou accompagner les tandems, vous nous seriez très utiles si vous avez une ou deux heures pour donner un coup de main. Nous avons surtout besoin d’accompagnants pour la vélorution, de personnes pour garder les vélos et de personnes polyvalentes pour l’équipe volante.

 

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Et n’hésitez pas à en parler autour de vous !


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La 100ème conférence du Tour Alternatiba !

Plus de 100 conférences publiques en moins de 4 mois

Le Tour Alternatiba est parti le 5 juin de Bayonne. Depuis, chaque soir, et parfois 2 fois par jour, les cyclistes du Tour animent une réunion publique dans les villes où s’arrête le Tour. Pendant que les autres participant-e-s au Tour tiennent un stand, rencontrent les élus ou associations du coin ou s’affairent aux tâches logistiques quotidiennes ; Julie, Romain, Christophe, Txetx, Sabrina, Adrien, Barth….ont ainsi donné des dizaines de conférences et animé autant de discussions sur l’urgence climatique et la manière de relever ce défi décisif.

 

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Ces réunions ont attiré la plupart du temps entre une trentaine et une centaine de personnes, certaines dépassant les 150 participant-e-s. Le Tour Alternatiba s’est livré là à un vrai travail quotidien de formation sur le problème climatique, de promotion des alternatives à ce problème, et de débat sur les stratégies à mettre en place si l’on veut vraiment gagner cette bataille capitale. Ce travail de formation vient donc se rajouter à celui de sensibilisation du grand public qui se mène à travers le passage du Tour lui-même, les centaines d’articles et de reportages dans les médias locaux et régionaux.

La 100ème de ces conférences publiques aura lieu à Tours le mardi 15 septembre, où se tiendra également sur deux jours un village des alternatives, à l’initiative du collectif Alternatiba Touraine.
Elle aura lieu à 19h30 à la Guinguette, quai des tanneurs (à coté de la place Anatole France, point d’arrivée de la vélorution), et reprendra le même format que les autres, basé sur 4 points principaux : l’urgence et la gravité du problème climatique, la COP21, la question des alternatives, l’importance de la mobilisation.

 

 

 

L’urgence climatique

Si la plupart des gens venant à ces conférences ont déjà entendu parler du réchauffement climatique, beaucoup y découvrent ce que signifie réellement pour le monde et l’humanité ce phénomène. Le problème n’est pas que nous aurons plus chaud.  Le problème est que si nous n’agissons pas rapidement et de manière importante, le dérèglement climatique que notre modèle de développement provoque va connaître des accélérations brutales et va franchir des seuils d’emballement au delà desquels il va devenir incontrôlable et irréversible. Nous rentrerons alors dans un monde à la physionomie radicalement différente de celui que nous connaissons. Les conditions de vie civilisées sont en jeu dans cette histoire, et tout cela se joue maintenant, dans les années qui viennent. C’est une bataille qui ne se jouera qu’une seule fois, et qui conditionne toutes les autres. La manière dont vivront les enfants nés aujourd’hui va profondément dépendre de ce que nous ferons ou ne ferons pas dans la décennie qui s’ouvre.

 

La COP21

Rien n’indique à l’heure actuelle que la COP21 sera en mesure d’accoucher d’un accord permettant de stabiliser le climat. L’analyse de ce qui se prépare actuellement pour Paris laisse penser le contraire. Le manque d’ambition des engagements volontaires de réduction d’émissions de gaz à effet de serre affichés par les principaux Etats, le caractère non  contraignant de l’accord, le fait qu’il ne rentrera en application qu’à partir de 2020, l’absence de certaines points fondamentaux du problème climatique, comme la question de l’extraction des énergies fossiles ou des accords commerciaux internationaux ne permettent pas d’espérer un quelconque miracle à Paris. Il ne faut donc surtout pas rester à attendre que la solution tombe du ciel ou de la COP21. L’heure est à la mise en route sans plus attendre, à partir des territoires et des populations, des solutions au problème climatique, de l’indispensable transition sociale et écologique

 

Agir maintenant et concrètement

Ces conférences servent donc à présenter ces alternatives que tout un chacun peut contribuer à renforcer et à développer pour apporter sa modeste contribution à cette gigantesque bataille visant à stabiliser le climat. Il existe aujourd’hui des centaines de possibilités pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre -responsables du changement climatique- à tous les niveaux : alimentation, transports, logement, biens de consommation, énergie, épargne, etc. Non seulement ces alternatives sont efficaces contre le changement climatique mais elles construisent une société plus soutenable, plus humaine, un environnement plus sain et meilleur pour notre santé et notre qualité de vie, elles peuvent créer des centaines de milliers d’emplois répartis partout sur le territoire, elles sont porteuses de plus de collectif, de partage, de solidarité et de justice sociale. Certaines de ces alternatives sont développées dans le livre “Alternativez-Vous” :

 

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Et se mobiliser

Mais gagner la bataille climatique dans le laps de temps qui nous est imparti selon les climatologues exige d’autres changements que ceux concernant les seuls comportements individuels, les seules initiatives collectives se construisant par le bas. Il faut à la fois empêcher un certain nombre de politiques et de projets qui accélèrent la déstabilisation du climat de se réaliser, et obtenir un certain nombre de mesures indispensables pour réorienter l’économie, l’organisation de nos sociétés, l’aménagement de nos territoires dans une perspective compatible avec un climat stable et le respect des grands équilibres écologiques et sociaux. Pour cela, la construction d’un mouvement climat permettant de peser dans le débat et les décisions des Etats et des grands groupes économiques ; la mise en place de campagnes et de stratégies gagnantes pour arracher des victoires décisives dans les quelques années qui viennent (en matière d’arrêt de subventions aux énergies fossiles, de fiscalité écologique, de régulation de la finance et du commerce, de relocalisation et de redistribution, de lutte contre l’obsolescence programmée, de paiement de la dette écologique, de politiques d’économies d’énergie et de développement des énergies renouvelables etc.) sont indispensables.

 

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La COP21, et l’impact énorme qu’elle aura au niveau international, peut être en ce sens un moment très important pour poser les bases de ce mouvement fort, de ces stratégies gagnantes. Les mobilisations et différents rendez-vous que prépare aujourd’hui la Coalition Climat 21, plateforme exceptionnellement large dont Alternatiba fait partie, doivent dans cette perspective atteindre des niveaux historiques.
Le Tour Alternatiba sert justement à labourer le terrain, à sensibiliser et informer territoire après territoire, à appeler à renforcer cette mobilisation générale, pour la COP21 et au delà. Il va monter en puissance dans les semaines qui viennent pour faire du 26 -jour de son arrivée à Paris- et du 27 septembre, un week-end de mobilisations larges et intenses, qui serve de rampe de lancement à cette dynamique citoyenne, cette montée en charge de la société civile indispensable si on veut être en décembre à la hauteur du défi historique posé par le changement climatique.

 

Tous à l’arrivée du TourAlternatiba à Paris le 26 septembre !!••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••…

Posted by 1000 Alternatiba on jeudi 3 septembre 2015


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Une Climate Pride pour l’arrivée du Tour Alternatiba à Paris le 26 septembre !

Après un périple de 5600 km, 187 étapes et 6 pays traversés, le Tour Alternatiba fera son arrivée finale le samedi 26 septembre à Paris, soit dans deux semaines !

Fort de la rencontre avec des centaines d’alternatives concrètes, des milliers de porteurs de ces alternatives, et de dizaines de milliers de citoyens, l’arrivée de ce Tour sera l’occasion de cristalliser un mouvement citoyen pour une société plus juste, plus solidaire et à même de relever le défi climatique.

Deux mois avant la tenue de la COP21, cette mobilisation citoyenne pour le climat la plus importante d’Europe depuis le sommet de Copenhague en 2009 permettra de dire aux dirigeants de tous les pays :

La transition est en route, nous citoyens de tous les territoires l’avons engagée, alors qu’attendez-vous pour faire de même !?

Pour cela, un beau programme a été mis en place avec Alternatiba Paris : village des alternatives qui aura lieu les 26 et 27 septembre, en commençant par la CLIMATE PRIDE !

 

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Le rendez-vous est donné à 15h, afin de permettre à tout le monde d’accompagner les cyclistes du Tour pour les derniers kilomètres, dans un cortège festif et revendicatif. Tous à vos vélos, skates, rollers, etc., et rendez-vous Porte de Pantin, place de la fontaine aux lions à la Villette pour la Climate Pride !

Le cortège arrivera ensuite à 16h30 place de la République, où seront déjà en place buvettes, restauration, compagnies d’art de rue et animations diverses.

S’en suivra un Meeting avec des personnalités internationales ! Plusieurs prises de paroles vont ensuite se succéder pour rendre compte de l’immense mobilisation citoyenne rencontrée au cours de ce Tour Alternatiba, et faire de cette arrivée un grand moment émouvant et mobilisateur pour la lutte contre le changement climatique.

Enfin, des concerts viendront clôturer ce formidable événement, avec HK & les Saltimbanks, Imany, Jehro et Sinsemilia !

 

Vous voulez participer à cette journée ? N’oubliez pas de vous inscrire sur l’événement Facebook, et le faire savoir en partageant l’événement et en invitant vos amis !

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[Tour Alternatiba] – On lâche rien ! Tous à Paris le 26 septembre !

Jour 95 – 07 septembre – Le Verdon-sur-Mer / Pauillac

La campagne du Pays de Saintonge est très belle, mais ça monte, ça descend, et ça remonte beaucoup ! Étape un peu physique ce matin avant d’atteindre l’estuaire de la Gironde…

Pour apporter un peu de repos à nos mollets, nous optons pour l’inter-modalité et embarquons avec les triplettes sur le ferry au départ de Royan qui nous permet de traverser les 8 km qui séparent les deux rives de ce lieu de rencontre entre les eaux de la Garonne et celles de l’Océan Atlantique. Nous arrivons donc au Verdon-sur-mer où nous attendent impatiemment des vélorutionnaires très enthousiastes. Le temps de préparer notre vélo sono, notre quadruplette, et hop ! C’est parti pour un parcours à travers cette petite ville à l’ambiance balnéaire pour clamer haut et fort l’appel à la transition écologique et au changement de société.

 

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Nous arrivons au village ostréicole du Verdon, et nous nous installons à proximité des jolies petites cabanes en bois, toutes très colorées, bordant un charmant petit canal. Là, nous retrouvons les camarades du groupe Alternatiba Gironde, les membres de l’association Une Pointe pour Tous (Le collectif des deux rives) et des représentants de l’association Curuma labellisée CPIE Médoc ; tous ensemble, ils ont organisé cette étape de la mi-journée pour accueillir le Tour Alternatiba. A travers une superbe exposition de photos sur la Pointe de Grave ils ont choisi de mettre en évidence les problèmes d’érosion aggravés par l’activité humaine, et la nécessité de protéger la côte et les zones humides. Ces citoyens, habitants des deux rives de l’estuaire, sont déterminés à défendre leur environnement dans sa richesse et sa spécificité estuarienne. C’est pourquoi, par exemple, ils luttent actuellement contre le projet d’extraction des granulats dit du Matelier.

Après une courte pause, nous rejoignons le port de plaisance du Verdon et poursuivons notre périple « inter-modal » pour embarquer sur un petit bateau afin de remonter l’estuaire de la Gironde jusqu’à Pauillac. Malgré le beau soleil, il y a beaucoup de vent et ça remue vraiment beaucoup sur le bateau où nous avons embarqué notre célèbre quadruplette, symbole de la transition écologique et de la solidarité. Une bonne douche pour tous : nous finissons trempés et salés !

 

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Le trajet dure près de 2 heures au cours desquelles nous passons au large du site électro-nucléaire de Blaye. C’est l’occasion pour nous de stopper le bateau face à cette centrale nucléaire du Blayais, et d’exprimer notre volonté d’une sortie du nucléaire. Nous souhaitons une politique énergétique favorisant une maîtrise des consommations et le développement des énergies renouvelables. Notre petite équipe, affrontant le tangage important de notre petite embarcation, déploie donc une banderole anti-nucléaire et immortalise ce moment par une photo symbolique. Les visages sont graves, car au-delà de notre engagement contre le nucléaire, nous gardons à l’esprit que cette centrale du Blayais ne cesse de susciter l’inquiétude, enchaînant les incidents.

Nous reprenons la navigation pour arriver au port de Pauillac où nous retrouvons l’équipe d’Alternatiba Gironde pour une soirée alternative et festive sur les rives de la Garonne. Nous rencontrons des personnes qui portent des alternatives faciles à intégrer dans son mode de vie, des petites choses simples qui permettent de réduire son empreinte écologique tout en augmentant sa qualité de vie : découverte de la marmite norvégienne, informations sur une finance plus éthique avec la NEF (pour donner du sens à votre argent !), incitation à l’habitat collectif et participatif avec L’SUD (coopérative d’habitants à Bordeaux), initiation à la reconnaissance des plantes et éducation à l’environnement avec les éco-acteurs en Médoc, expérimentations visant à la compréhension des phénomènes naturels et à la prévention de l’environnement avec le Science Tour des Petits débrouillards, découverte de techniques d’éco-construction avec l’APHEM (Association de Promotion de l’Habitat Écologique en Médoc). Également un stand où l’on a plaisir à prendre son temps : celui de l’association La Passiflore basée à Vertheuil en Médoc. C’est un passionné de plantes qui tient ce stand et qui s’amuse à essayer de nous faire reconnaître les plantes aromatiques de son jardin. Cet homme est un amoureux du jardin et c’est avec beaucoup de douceur et de tendresse qu’il parle de « ses » plantes et qu’il est fier d’expliquer leurs vertus, leur beauté ; passiflore, c’est la fleur de la passion qui devient la passion des fleurs ! Si vous aimez la nature, les fleurs, les jardins, la botanique, partez à la rencontre de ces passionnés pour échanger des plantes, des connaissances, des conseils et des astuces.

Une bien belle soirée qui s’achève chez Cathy et Gérard, nos hôtes pour l’étape de Pauillac, qui nous ouvrent les portes de leur petit paradis : une très belle maison de bois avec un merveilleux jardin, un lieu très apaisant et généreux, tout comme les habitants de ce lieu où notre nuit fut douce…

 

 

Jour 96 – 08 septembre – Blanquefort / Bordeaux

Aujourd’hui nous partons de Pauillac et nous rendons à Bordeaux, en passant par Blanquefort : nous traversons le Médoc ! Sans grosse surprise, nous ne verrons que des vignes le long de la D2. L’enthousiasme des amateurs des vins de Bordeaux de l’équipage en a pris un coup. Comme nous l’avaient expliqué la veille l’ensemble des intervenants de la conférence organisée par Alternatiba Gironde sur les interactions entre climat et agriculture, le modèle viticole actuel fait des ravages. Participant très fortement aux émissions de gaz à effet de serre, le modèle d’agriculture chimique est pourtant lui même fortement tributaire des variations climatiques : l’agriculture a donc un fort impact sur le climat, et réciproquement.

En anéantissant la vie des sols, le modèle dominant (monocultures et intrants chimiques) détruit ses capacités d’absorption de l’eau de pluie, multipliant le risque d’inondation. En bannissant les arbres des parcelles il surexpose les cultures au soleil et à la sécheresse, il les prive de nutriments organiques et de barrières naturelles contres le vent. En réduisant drastiquement la diversité des cultures et des espèces associées, il porte atteinte aux facultés d’adaptation des écosystèmes. La liste est longue…

Par ailleurs, comme l’explique clairement un article de Rue 89, l’épandage massif de produits toxiques sur les vignes non loin des centres urbains (habitations, écoles…) fait de nombreuses victimes. En première ligne, les travailleurs viticoles sont atteints de cancers, de maladie de Parkinson, de dérèglements hormonaux… Chaque année ces derniers viennent donc grossir les rangs d’Agrobio Gironde, association de producteurs ayant fait le choix de bannir engrais et pesticides de synthèse, pour leur propre santé, au nom de la qualité de leurs produits ou des enjeux écologiques.

 

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La pause déjeuner à Blanquefort a été l’occasion d’une session de détente collective et nous a permis de nous reposer avant d’attaquer la suite du programme… Et quel programme ! Cet après midi nous franchissons notre 5 000ième kilomètre ! De plus, nous gagnons ce soir l’agglomération bordelaise, fief d’Alternatiba Gironde qui y avait organisé un grand village des alternatives en octobre 2014.

 

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Une équipe pleine d’énergie, composés de personnalités hautes en couleurs venues de tous les horizons, a organisé une arrivée du Tour particulièrement festive ! Après une super vélorution à plus de 300 humains et une girafe (emblème d’Alternatiba Gironde) entre le Miroir d’eau et la place Dormoy, nous nous sommes tous dirigé vers la Rock School Barbey pour une soirée de folie !

 

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Les douze musiciens d’Opsa Dehëli ont mis le feu d’emblée avec des rythmes latino-balkaniques endiablés. Profitant de l’attention du public et de la bonne humeur générale, les organisatrices de la soirée sont montées sur scènes pour remercier l’ensemble des bénévoles ayant participé à la réussite de cet événement, suivies de notre très éloquente Séverine, cycliste du Tour, qui a quand à elle présenté le projet, défi climatique dans le viseur.

 

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H.K. et les Saltimbanks ont ensuite pris la relève. Avec leurs textes engagés et fédérateurs, le groupe a fait l’unanimité. Setlist tout à fait dans le thème, répétant des clins d’œil à Alternatiba et à tous les “alternatibiens” (i.e. citoyens mobilisés dans la mise en marche cette société juste et solidaire, écologique et responsable…) H.K. a même cédé à la tendance de l’été en endossant notre t-shirt vert affublé d’une quadruplette ! Nous avons alors affirmé cette fois encore et à l’unisson que NON, “on lâche rien” et que OUI, on sera tous le 26 septembre à Paris !

 

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Cette superbe soirée à Bordeaux marque le début de notre grande remontée vers la capitale et lance le compte à rebours. Après plus de trois mois passés à pédaler nous nous engageons dans la dernière grande ligne droite, plus que 600 kilomètres nous séparent de l’arrivée finale !

A tous ceux qui n’ont pas encore croisé notre route et partagé avec nous cette expérience unique, à tous ceux qui en ont fait partie et souhaitent nous retrouver pour ce qui promet d’être un grand, très grand moment de mobilisation populaire, rendez vous le 26 septembre à Paris !

Plus nous serons nombreux plus nous porterons haut le message de la justice sociale et climatique. N’hésitez pas à rejoindre l’aventure !

 

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Jour 97 – 09 septembre – Journée sans pédaler (Bordeaux)

Après l’excellente soirée-concerts à la Rock School de Barbey qui nous a permis de bien décompresser, nous avons profité de notre journée de repos pour reprendre des forces, entretenir les vélos et opérer un grand rangement du matériel. Nous avons également quelques changements dans l’équipe et nous accueillons deux filles de plus, Alice et Magali, ce qui donne une équipe majoritairement féminine pour les jours à venir !

Nous sommes tous hébergés dans la maison d’Isabelle, que nous remercions pour son accueil et son hospitalité. Tout au long de la journée, nous y croisons des membres d’Alternatiba Gironde. Il faut dire qu’ils connaissent bien les lieux car la maison d’Isabelle a servi de Q.G. à l’équipe logistique pendant l’organisation d’Alternatiba Bordeaux, le village des alternatives qui s’est tenu les 10, 11 et 12 octobre 2014 dans le quartier Sainte Croix et qui avait rassemblé près de 15000 personnes ! Nous percevons bien la grande convivialité qui règne dans ce collectif très investi et très efficace ; aujourd’hui, beaucoup d’entre eux sont très affairés pour nous chouchouter… Merci et bravo à tous les bénévoles pour la super organisation de cette étape bordelaise !

 

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Nous ressentons aussi la mobilisation citoyenne grandissante car bon nombre de personnes croisées, entre hier et aujourd’hui, nous saluent en criant “Rendez-vous à Paris !”. Nous prenons de plus en plus conscience du temps fort que va représenter l’arrivée du Tour Alternatiba à Paris le 26 septembre, et cela nous galvanise ! Tout au long de notre parcours, dans chaque territoire traversé, nous avons perçu que la population est de plus en plus sensibilisée à la question du climat et aux enjeux posés par la menace d’une planète livrée au chaos climatique. En portant les idées des alternatives au changement climatique, nous suscitons l’intérêt des citoyens et cela renforce notre conviction quant à la possibilité de faire entrer l’ensemble de la société dans la transition écologique. La transition est en route !

C’est ce que propose de faire localement le groupe Bordeaux en Transition : mettre en place des projets donnant plus de place à l’humain et à la nature. Boris, qui est à l’origine de ce mouvement sur Bordeaux, nous explique qu’il y a aujourd’hui plus de 1100 initiatives dans 44 pays dans le réseau international de la transition. Il est très investi dans ce projet, mais pas seulement ! C’est aussi un membre d’Alternatiba Gironde, et qui a pédalé pendant 3 semaines dans l’équipe du Tour Alternatiba, de Rennes jusqu’à Bordeaux ! Il quitte donc la “team-tour” aujourd’hui.

Concrètement les collectifs de citoyens en transition ont créé des jardins partagés, des monnaies locales, de l’entraide intergénérationnelle, des festivals de musique, des ressourceries, des systèmes d’échanges locaux, etc. Il n’ y a pas de réponse toute faite au changement climatique, les citoyens de la ville s’emparent des projets qui les intéressent. Le mouvement de la Transition consiste à inciter les citoyens d’un territoire (village, commune, ville ou quartier d’une ville) à prendre conscience du changement climatique et de ses profondes conséquences. Le mouvement prône l’urgence de s’y préparer en mettant en place des solutions locales pour réduire ses émissions de CO2 et sa consommation d’énergie d’origine fossile, tout en intensifiant les liens entre habitants et acteurs économiques locaux. Pour aller plus loin : le livre de Rob Hopkins appelé “Manuel de transition – De la dépendance au pétrole à la résilience”.

A Bordeaux, les réunions plénières sont mensuelles, mais le travail de ce collectif de citoyens est décliné en plusieurs groupes thématiques  (pas moins de 14 !) qui ont leur propre rythme de réunions : agriculture urbaine, city compost, l’assiette en transition, déplacements doux, échanges de services et troc de matériel, énergie, habitat alternatif, intergénérationnel, mise en relation et valorisation des initiatives, monnaie locale, plate-forme et ateliers d’échange de savoir-faire, pratique et recherche sur le bonheur, renforcer le lien social, zéro déchet. Si vous êtes dans la région bordelaise, n’hésitez pas à les rejoindre pour apporter votre part de colibri pour changer le système et pas le climat !

 

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Nous avons la chance, pendant cette journée de relâche, de rencontrer les membres de l’un de ces groupes : les militants de l’Assiette en Transition, qui ont pris en charge la préparation des repas pour nous. Ismaël nous raconte la formidable synergie de ce groupe qui se réunit chaque premier mardi du mois. Il s’agit d’une quinzaine de personnes qui souhaitent discuter de l’alimentation et des changements à opérer afin de réduire leur impact écologique et de préserver leur santé. Les rendez-vous sont thématiques (dégustation de soupes à l’aveugle, salades de pâtes, plats crus, plats bicolores, etc.) mais toujours dans la perspective de consommer des produits bio et locaux, de manger différemment, sans viande, et de saison. L’objectif est de provoquer la réflexion, mais Ismaël constate que tous reprennent le plaisir de manger et apprennent énormément en découvrant la richesse gustative et créative des cuisines végétariennes et végétaliennes. L’idée de départ est bien de parler d’alimentation et de cuisiner ensemble, mais le fait est que la convivialité s’est installée et beaucoup d’amitiés se sont créées depuis. Le groupe est également sollicité par beaucoup d’associations pour transmettre leurs connaissances, mais aussi pour montrer l’intérêt économique des alternatives alimentaires. Les mets que nous avons dégustés étaient succulents et les plats variés et copieux, avec un coût moyen de 2 à 3 € par personne, avec des produits bio et essentiellement locaux. Merci à tous les bénévoles qui ont cuisiné pour nous et bravo pour le travail engagé dans le domaine de l’alimentation : un moyen de réduire son empreinte écologique tout en se faisant du bien, preuve que nous avons tout à gagner à entrer en transition !