Mobilisation citoyenne massive à Notre-Dame-des-Landes ce samedi 8 octobre

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Mobilisation citoyenne massive à Notre-Dame-des-Landes ce samedi 8 octobre

Renforcement d’une lutte symbolique et déterminante pour la promotion des alternatives et la résistance aux grands projets climaticides.
Alors que le gouvernement affiche son intention d’évacuer la ZAD de Notre-Dame-des-Landes en ce début d’automne, l’enjeu était de taille pour les défenseurs de ces 1 200 hectares de terres agricoles, et d’un modèle de développement plus juste et équilibré de nos territoires. Alternatiba fait partie du collectif d’associations mobilisées dans cette dynamique citoyenne et avait appelé au rassemblement de ce weekend, une manifestation festive qui a su montrer la vivacité et la force des acteurs du monde de demain. 
Depuis l’arrivée matinale des bus en provenance des grandes villes, la foule n’a eu de cesse d’affirmer sa détermination, “nous sommes là, nous serons là” entonne-t-elle. Venus des quatre coins de l’hexagone, les participants ont à cœur de défendre la richesse des expérimentations mises en œuvre à Notre-Dame-des-Landes. Développement d’une agriculture et d’une alimentation locale (il existe plusieurs lieux de transformation des produits frais et naturels de la ZAD, comme une boulangerie ou une fromagerie), déclinaison de constructions écologiques, entraide et solidarité comme monnaie d’échange, épanouissement de créativité et de culture, média local… comme l’avaient observé les cyclistes du Tour Alternatiba, il y a beaucoup à découvrir sur la ZAD.
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Arrivé en début d’après-midi à Notre-Dame-des-Landes, Raphaël, photographe de 25 ans membre d’Alternatiba Nantes, parcourt avec ses amis les deux kilomètres qui les séparent du lieu-dit Bellevue, où se tenait le rassemblement. “Nous sommes passés à travers de grands champs et des lieux de vie d’habitants de la ZAD, en voyant ces étendues naturelles immenses parsemées de constructions très originales, on s’est tous dit qu’il était impossible d’imaginer ne serait-ce qu’un instant un aéroport à cet endroit”. Rappelons que malgré les déclarations d’intentions de nos dirigeants, l’artificialisation des sols est aujourd’hui encore une problématique majeure en France, où vingt-six mètres carrés de terres agricoles sont détruits chaque seconde. Toutes décisions politiques allant dans ce sens continuent d’aggraver la perte de biodiversité, la dépendance alimentaire de nos territoires ou encore leur vulnérabilité face aux aléas climatiques.
“Arrivés sur place, c’était incroyablement beau” poursuit Raphaël, “j’ai versé une larme en me disant que le monde de demain était là, que la convergence des alternatives et des luttes était une réalité concrète à cet endroit et à ce moment”. Pour le jeune homme, cette journée est l’occasion de constater le résultat des efforts fournis par les agricultrices et agriculteurs, naturalistes, occupantes et occupants, personnes de toutes générations et de tous horizons mobilisées autours de la ZAD : “tout ce qu’on fait ne sert pas à rien, les graines plantés ici et là commencent à donner des fruits magnifiques” confie-t-il. 
L’opposition au grand projet climaticide de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a pris un tournant décisif lors de cette journée débordante d’énergie. Pour ceux qui se rendaient pour la première fois sur la ZAD comme pour les militants d’hier, la primauté d’intérêts individuels sur l’intérêt général est devenue inadmissible : les grandes contradictions de la sphère politique poussent à une reprise en main des choix qui affectent nos vies et notre avenir. Alors que les conditions de survie de l’humanité sont en danger et que les Etats membres des Nations Unies se sont engagées à Paris en décembre dernier à maintenir le réchauffement climatique au dessous des 1,5° degrés, le gouvernement français fait le choix de bétonner un écosystème précieux pour notre environnement et d’encourager encore plus d’émissions de gaz à effet de serre.
Une telle logique consumériste des ressources de la Terre n’est plus tenable, et face au dynamisme des porteurs d’alternatives, un nombre croissant de citoyens prennent conscience de leur capacité à faire changer le cour de l’histoire. La journée de samedi à Notre-Dame-des-Landes a continué en musique dans une ambiance festive, et le dimanche, des ateliers autours de l’isolation des cabanes, de l’utilisation des fagots de bois, ou de l’orientation sur la ZAD ont permis aux visiteurs et habitants de la ZAD d’échanger de bons tuyaux. 
Entre la démonstration d’alternatives concrètes porteuses de sens et de bien vivre, et l’organisation d’un mouvement de résistance constructif où fleurissent la solidarité et le partage, la mobilisation de ce weekend a donné à tous un élan d’espoir sous le soleil (ou presque) de Notre-Dame-des-Landes !