Témoignage de Laure, cycliste du Tour Alternatiba
“C’était une aventure incroyable!” C’est la phrase qui me vient spontanément quand on me demande comment se sont passées mes deux semaines sur le Tour Alternatiba. Aventure car on se déplace à vélo – et pas n’importe quels vélos ! – pour aller à la rencontre des acteurs de différents territoires. Incroyable parce que cette aventure n’a pas d’équivalent, et qu’elle avance à la force des convictions de plein de gens qui ont tous ce point commun de vouloir faire bouger les lignes et construire une autre société. Je n’avais jamais rencontré autant de personnes engagées, dans divers domaines, en aussi peu de temps. Participer au Tour c’est découvrir et rencontrer un concentré de réalisations, d’idées, de propositions, d’ambitions qui ont toutes leur originalité parce que portées par des personnes différentes sur des lieux différents. Ce qui est incroyable aussi c’est la cohésion et la complicité qui se sont créées entre les cyclistes du Tour. Je dirais que cette complicité prend racine dans la nécessité de faire équipe pour avancer : avancer sur les triplettes et avancer dans la transmission du message de l’urgence climatique.
J’aime beaucoup les challenges, que ce soit au niveau sportif ou dans mes engagements. Participer au Tour Alternatiba, c’était un vrai challenge : un challenge personnel sportif et militant, et un challenge collectif. J’ai l’impression d’avoir grandi dans mes réflexions et dans mes convictions. Je me souviendrai toujours de la première prise de parole que j’ai faite à Lausanne (lecture du texte qui parle de l’urgence climatique et des solutions proposées). Tout le monde écoutait avec beaucoup d’attention, dans le jardin d’une grande maison. J’avais déjà entendu cette prise de parole plusieurs fois, mais la lire à voix haute, pour les autres, en essayant de trouver la bonne mélodie pour chaque phrase, le bon ton pour chaque mot, a vraiment fait résonner en moi le sens de ce discours qui est à la fois un cri d’alarme et un appel à la mobilisation.
Je suis engagée dans une démarche zéro déchet depuis un an et j’ai été heureuse de voir des stands zéro déchet dans beaucoup d’étapes ! C’est quelque chose dont j’aime beaucoup parler. Raconter mon quotidien zéro déchet amène les gens à questionner leur mode de consommation. C’est cette simplicité qui est à l’œuvre dans les villages des alternatives. Ils nous montrent que vivre autrement et s’engager c’est à la portée de tous et que nombre d’initiatives existent, proches de nous.
J’ai changé beaucoup de choses dans mon quotidien ces deux dernières années, à la fois au niveau personnel, dans ma manière de consommer, et aussi au niveau associatif. Je me suis notamment engagée dans l’animation d’un groupe de partage sur l’écologie. Rejoindre le Tour Alternatiba en tant que cycliste c’était pour moi aller plus loin dans mon engagement. Un engagement militant à la fois joyeux et résolu ! Je suis convaincue que le message des alternatives et de la résistance se transmet par la convivialité et la joie. C’est ce que j’ai ressenti sur les étapes et lors des vélorutions ! Qu’il y ait eu 40 ou 400 personnes, les vélorutions ont toujours été des moments festifs et fédérateurs.
Je reviens dans mon quotidien avec un petit sentiment de décalage, comme si je n’étais pas encore complètement descendue de triplette ! Mais je rentre surtout avec un trop plein d’énergie positive qui, je l’espère, se transmet à tous ceux qui me demandent : “Alors c’était comment ces deux semaines sur le Tour Alternatiba ?”.
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